VC44
La Troisième Chambre Sainte
Le Feu Sacré est maintenant arrivé à
la troisième chambre du chemin igné qui va
de l'entre-sourcils au coeur.
Une
porte s'ouvre. Entre, mon frère, dans la chambre
sainte.
Dans
cette salle, il y a une fête de Dieux.
Entretiens-toi
avec ton Père qui est aux cieux, reçois la
fête et réjouis-toi avec les Dieux.
Le
corps de ta volonté resplendit ardemment.
Parle
avec ton Guru et réjouis-toi.
La
grande heure de l'Initiation approche peu à peu.
Rappelle-toi
que l'univers n'est rien d'autre qu'une ombre flottante,
et que les plans de conscience les plus divins ne sont pas
non plus davantage que de simples masses d'ombres devant
la majesté de la Lumière incréée
de l'Absolu.
À
présent, ton Guru t'avertit qu'il se trouve lié
à toi et qu'il espère que tu ne le mettras
pas en mauvaise posture devant la Loi.
Ton
Guru est celui qui est responsable de ce que tu te trouves
dans les Mystères.
Il
doit répondre devant la Loi pour tes actes.
N'oublie
pas, ô Bouddha, que les Bouddhas aussi peuvent tomber.
Tant
qu'on ne s'est pas libéré de l'âme intracosmique,
il y a toujours le danger de tomber.
Cet
univers existe par le karma, et les Dieux eux-mêmes
existent dans cet univers à cause du karma.
Lorsque
le Logos Causal a entamé son mouvement électrique
à l'aurore du Mahamanvantara, on n'entendit que des
pleurs d'enfants, des supplications et des cris d'angoisse.
Les
Dieux ont pleuré à l'aurore du Mahamanvantara.
Le
Logos Causal renferme dans son mental divin toutes les causes
karmiques qui ont été à l'origine de
l'existence de l'univers.
Lorsque
ce grand Être a commencé à se mouvoir
sur la face des eaux, il n'y eut que sanglots et lamentations
des Dieux.
La
Lumière incréée de l'Absolu s'éloigna
peu à peu des Dieux, et ceux-ci tombèrent
alors dans cette masse d'ombres universelles.
Lorsque
le Grand Logos, qui s'exprime sous la forme de l'électricité
dans tout ce qui existe, a émané de lui-même
le Logos du système solaire et les sept Génies
planétaires, il n'y eut que des larmes d'amertume.
Lorsque
les Dieux fécondant la matière chaotique avec
le Feu, commencèrent à tisser dans l'atelier
de Dieu, il n'y eut que des larmes d'amertume. Les Dieux
pleuraient leur sortie de l'Absolu.
Ils
pleuraient pour la Lumière incréée
qui déjà était devenue ténèbres
pour eux, et les uns et les autres se disculpaient eux-mêmes,
disant : Ce n'est pas ma faute, je ne suis pas coupable,
etc.
Les
Dieux chutèrent lorsque la Grande Mère leur
déroba le Feu.
La
Grande Mère a resplendi de plaisir avec le Protogonos
universel.
La
Vierge Mère ravit aux Dieux leur « canne »
et elle fit sortir le monde de leur chakra Muladhara.
C'est
là le karma des Dieux.
Heureusement,
la spirale de la vie élève progressivement
l'âme des Dieux à des plans de conscience de
plus en plus élevés, avec l'aurore de chaque
Mahamanvantara.
Lors
de chaque Grand Jour Cosmique, l'univers se situe à
un niveau toujours plus haut.
Jusqu'à
ce que, finalement, l'âme de Feu des Dieux s'absorbe
totalement dans l'Absolu.
Voilà
le karma des Dieux : travailler avec les mondes.
À
l'aube de la vie, donc, les Dieux pleurèrent lorsqu'ils
s'enfoncèrent parmi les ombres de l'univers.
Quand
les Dieux commencèrent à tisser l'ouvrage
de Dieu, quand ils commencèrent à féconder
la matière chaotique à l'aide du Feu Sacré,
ils pleurèrent de douleur.
C'est
alors qu'ayant pitié d'eux, un habitant de l'Absolu,
un Paramartasatya, le Christ, descendit dans les ombres
universelles, touché de compassion, afin de sauver
hommes et Dieux.
Le
Logos Causal émit de son mental divin la croix à
l'intérieur du cercle, et lorsque le Feu et l'Eau
formèrent une croix par un mariage divin, le Christ
monta sur cette croix pour sauver les hommes et les Dieux
de cet univers.
Avance,
ô Bouddha ! Avance et ne t'évanouis pas ! Voilà
le conseil que je te donne devant les trois chandelles de
cette chambre sainte.
Libère-toi
de tous les plans cosmiques, pour naître dans la vie
libre dans son mouvement.
Libère-toi
de tous les plans cosmiques, pour cesser d'exister et accéder
à l'Être de façon absolue. Il faut une
mort suprême et une suprême résurrection.
Il
vaut mieux être qu'exister.
L'Absolu
est espace abstrait absolu et sans limites, et mouvement
abstrait absolu, dans le plérôme de la Lumière
incréée où ne resplendit que la félicité
d'être sans exister, la félicité de
la vie libre dans son mouvement.
En
avant, ô Bouddha ! En avant et ne t'évanouis
pas !
La
force christique, que nous portons dans nos organes sexuels,
nous conduit jusqu'à l'Absolu.
L'électricité
du Logos Causal nous connecte avec l'Absolu.
L'Absolu
est de l'électricité extrêmement pure.
L'électricité
s'exprime en nous sous la forme de l'instinct sexuel.
L'électricité
allume le Feu, la lumière et la flamme.
Lorsque
le Feu du Père s'est uni sexuellement avec la Grande
Mère afin de créer l'univers, les Dieux pleurèrent
leur sortie de l'Absolu.
C'est
alors que le Christ, émané de la Lumière
incréée, descendit dans les ombres universelles,
pénétra dans le Sanctuaire et signa le solennel
engagement du sacrifice, pour les hommes et les Dieux.
Plus
tard, il scella ce même engagement avec son propre
sang, sur le sommet ineffable du Golgotha.
La
suprême rédemption est une mort suprême
et une suprême résurrection.
Les
personnalités humaines sont des feuilles mortes balayées
par le grand vent de la vie, des ombres vaines et futiles.
Il faut crucifier les affects humains et mourir afin de
vivre terriblement.