La Révolution de Bel
Chante, ô Déesse de la sagesse, la majesté du feu.
Levons nos coupes et célébrons la hiérarchie des flammes.
Remplissons nos amphores d’or et buvons du vin de lumière, jusqu’à nous enivrer.
Ô, Démosthène, que tes pieds furent rapides en Chéronée…
Mesmer, Cagliostro, Agrippa, Raymond Lulle, je vous ai tous connus, je vous ai tous vus et ils vous traitèrent de fous.
D’où avez-vous tiré votre sagesse ? Pourquoi la mort a-t-elle scellé vos lèvres ? Que sont devenues vos connaissances ?
Je boirai le vin de la sagesse cette nuit, dans le calice de vos augustes crânes, et dans un geste de rébellion omnipotente, je me soulèverai contre le joug antique.
Je romprai toutes les chaînes du monde et je me déclarerai immortel, même si on me croit fou…
J’empoignerai l’épée de Damoclès et je ferai fuir l’inopportune hôtesse…
Mais tu ne pourras rien contre moi, tête de mort muette, car je suis éternel…
Christ igné, Christ ardent, je lève ma coupe et je célèbre les dieux, et toi, baptise-moi avec le feu…
D’où est surgie cette énorme création ?
D’où sont surgies ces immenses masses planétaires, qui, comme des monstres millénaires, paraissent sortir de la gueule d’un abîme pour tomber dans un autre abîme plus terrible et effrayant que le premier ?
Je lève mes yeux vers le ciel et sur la tête ignée du plus grand de tous les sacrifiés, je lis cette parole “ INRI ”.
IGNIS NATURA RENOVATUR INTEGRA (le feu renouvelle incessamment la nature).
Oui, bien-aimés disciples, tout, dans l’univers, n’est que granulations du Fohat.
Oh, les hiérarchies du feu ! Oh, les hiérarchies des flammes !
Roses ardentes, ardentes… Couleuvres ignées… Sifflez… sifflez éternellement sur les eaux de la vie, pour que surgissent les mondes… Sifflez, sifflez éternellement avec le sifflement du fohat, saintes flammes…
Béni soit le fiat lumineux, le fiat spermatique de l’éternel Dieu vivant qui mit l’Univers à l’existence.
Divin feu, tu es le noumène divin de toutes les existences infinies, et quand la flamme souterraine dévorera la forme et brûlera les fondements du monde, tu seras comme tu étais avant, sans souffrir aucun changement… Ô Feu divin et éternel.
Le fohat féconde la matière chaotique et les mondes surgissent à l’existence. Tout ce qui a été, ce qui est et ce qui sera est fils du feu…
Le feu de l’Esprit-Saint est la flamme de l’Horeb… Le fohat vit dans nos testicules et il suffit de le mettre en activité au moyen de la magie sexuelle pour nous convertir en Dieux… en Devas, en êtres divins et ineffables.
Le feu de la chasteté est le feu de l’Esprit-Saint, c’est le feu de la Pentecôte, c’est le feu de la Kundalini… C’est le feu que Prométhée déroba au ciel… C’est la flamme du temple que les vestales allument… C’est la flamme à la triple incandescence, c’est le char de feu dans lequel Élysée monta au ciel.
Au temps de l’Égypte antique, le néophyte qui aspirait à être alchimiste devait, pour éveiller le feu divin, se marier avec une femme mûre ; mais s’il se mariait avec une femme jeune, il devait attendre quelques mois avant d’effectuer la connexion sexuelle ; et, parmi les conditions matrimoniales, on trouvait celle d’obéir à sa femme, ce à quoi l’alchimiste se pliait très volontiers.
Introduire le membre dans le vagin et se retirer sans répandre le semen ; c’est la vieille formule des antiques alchimistes… Avec cette formule, on éveille la couleuvre ignée et on parvient à l’union avec l’Intime : lui, est le réel “ Être ”, ce Ruach Élohim qui, selon Moïse, labourait les eaux au début du monde, et, alors, nous nous convertissons en le Roi Soleil, en le Mage Triomphant de la Couleuvre…
Nous devenons des dieux omnipotents et, avec l’épée de Damoclès, nous mettons la mort en déroute… La nature entière s’agenouillera devant nous et les tempêtes nous serviront de tapis pour nos pieds.
Le fohat est l’élixir de longue vie et, avec cet élixir, nous pourrons conserver le corps pendant des millions d’années… La femme est la vestale du Temple… La femme allume la flamme… de notre harpe sonore, qui vibre dans les espaces cosmiques avec cette formidable euphorie solennelle et ineffable des cieux étendus d’Uranie.
Femme, je t’aime…
Voilà bien des nuits,
Que je ne cesse de pleurer… tant et plus…
Et à la fin de la journée j’entends tes mélodies,
Et les astres somnolents tremblent d’amour,
Et les muses célestes s’embrassent au son de tes chants…
Tu es un livre scellé de sept sceaux.
Je ne sais si tu es bonheur ou venin.
Je suis au bord d’un abîme que je ne comprends pas,
J’ai peur de toi et de ton mystère,
Femme je t’adore.
Je veux boire la liqueur de mandragore,
Je veux baiser tes mains,
Je veux ressentir le chant de tes mots
Et allumer mes feux.
Femme, je ne peux oublier,
Tu m’as dit que tu m’aimais
Et tu m’as juré ta tendresse,
En des nuits adorées…
En des nuits d’idylle…
En des nuits parfumées…
Et de chants et de nids…
Antique Prêtresse, allume ma mèche,
Allume ma flamme à la triple incandescence ;
Nubile vestale du temple divin…
Remets-moi les fruits de la science…
Par Aun Weor