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  • Biblioteca Gnostica

     Livres en ligne de V.M. Samael Aun Weor

    La Gnose est un fonctionnalisme très naturel de la conscience,
    une Philosophia Perennis et Universalis.
    Incontestablement,
    la Gnose est la connaissance supérieure des choses.

  • Portada Biblioteca Gnostica 3

    MOURIR

    Il est urgent de désintégrer le Moi,
    de le réduire en poussière, dans le seul but
    qu'existe seulement l'Etre à l'intérieur de nous.

     

  • Eros And Psique

    Naître

    Il est de toute évidence impossible de célébrer
    la Nativité du Coeur si le Christ ne naît pas en nous.

    Celui qui veut célébrer avec jubilation la Nativité du Coeur doit
    fabriquer les Corps existentiels supérieurs de l'Etre.

  • San Pablo

    Se Sacrifier pour l'humanité

    Le Troisième Facteur fondamental de la Révolution de la Conscience
    consiste à se sacrifier pour l'humanité,
    à montrer le chemin aux autres ;
    là est la charité bien comprise, là est l'amour.

  • Cristo Pancrator

RT01 Les Sept Eternités

L'Espace Abstrait Absolu est la Causa Causorum de tout ce qui est, a été, et sera. L'espace profond et heureux est l'incompréhensible Séité, l'ineffaçable et mystique racine des 7 Cosmos, l'origine mystérieuse de tout ce que nous connaissons en tant qu'esprit, matière, univers, soleils, mondes, etc.

"Cela", le Divin, l'espace de la félicité, est une terrible réalité par delà l'Univers et les Dieux. "Cela" n'a pas la moindre dimension et, en vérité, c'est ce qui est, ce qui a toujours été et qui sera toujours ; c'est la vie qui palpite intensément en chaque atome et en chaque soleil.

Parlons maintenant du grand océan de l'esprit. Comment pouvoir le définir ? Certes, il est Brahma, la première différentiation ou modification de "Cela" devant lequel tremblent les Dieux et les hommes.

"Cela" est la racine de l'esprit et de la matière, mais ce n'est ni l'un ni l'autre.

"Cela" transcende les lois des nombres, mesures et poids, de part en part, quantité, qualité, devant, derrière, au-dessus, en-dessous, etc.

"Cela" est ce qui est réalité par delà la pensée, le verbe et l'acte.

"Cela" n'appartient pas au temps et se trouve trop au-delà du silence, du son, et des oreilles pour être perçu.

"Cela" est l'immuable lumière, en profonde abstraction divine, qui n'a jamais été créée par aucun Dieu, ni par aucun homme ; c'est ce qui n'a pas de nom.

Brahma est esprit, mais "Cela" n'est pas Esprit. L'Absolu, l'immanifesté, est lumière incréée.

Où était la matière première du Grand-Oeuvre ? Il est évident qu'elle reposait avant l'aurore de la création au sein profond de l'Espace Abstrait Absolu.

En réalité, cette matière primordiale est finalement l'âme de l'unique, le noumène vivant de toute substance, matière cosmique indifférenciée.

La sagesse antique dit que Brahma, le Père, l'océan de l'esprit universel de vie, à la venue de la Grande Nuit (ce que les Hindoustans appellent Pralaya ou dissolution de l'Univers) se submerge dans l'Espace Abstrait Absolu pendant 7 éternités.

Les 7 éternités signifient "Evos" (conservé de l'espagnol) ou périodes de temps totalement définies, claires et précises.

On nous a dit qu'un Mahakalpa, grand âge ou jour cosmique, a effectivement un total de 311 040 000 000 000 ans. Un Mahapralaya, une nuit cosmique, équivaut évidemment à la même quantité de temps.

L'espace est rempli d'univers. Tandis que quelques systèmes de mondes sortent de la nuit profonde, d'autres parviennent à leur crépuscule ; ici, des berceaux, plus loin, des sépulcres.

Avant que ne se lève ce Grand Jour dans lequel nous vivons, nous nous mouvons et avons notre Etre, qu'existait-il ? Le Rig-Veda répond en disant :

"Ni quelque chose ni rien n'existait

Le ciel resplendissant n'existait pas.

Même l'immense voûte céleste ne s'étendait pas là-haut.

Qu'est-ce qui recouvrait tout ? Qu'est-ce qui l'abritait ?

Qu'est-ce qui l'occultait ?

C'était l'insondable abîme des eaux.

La mort n'existait pas, mais il n'y avait rien d'immortel.

N'existait aucune limite entre le jour et la nuit,

Seul l'Un respirait, inanimé et par soi

Car il n'a jamais eu d'autre que Lui.

Régnaient les ténèbres et tout le principe était voilé

Dans une obscurité profonde, un océan sans Lumière ;

Le germe, jusqu'alors caché dans l'enveloppe

Fait jaillir une nature, de la chaleur fervente.

Qui connaît le secret ? Qui l'a révélé ?

D'où a surgi cette création multiforme ?

Même les Dieux vinrent plus tard à l'existence.

Qui sait d'où vint cette grande création ?

Ce dont procède toute cette création immense

Que sa volonté ait créé, ou qu'elle ait été muette,

Le voyant le plus élevé, au plus haut des cieux

Le connaît ou, Lui-même non plus peut-être, ne le sait pas.

Contemplant l'éternité.

Avant que fussent jetés les fondements de la terre

Tu étais. Et quand la flamme souterraine

Rompra sa prison et dévora la forme

Tu seras encore, comme Tu étais avant,

Sans souffrir aucun changement quand le temps n'existera plus.

Ô Intelligence Infinie, divine Eternité !"

 

RT02 Gens d'autres Mondes

Nous, pauvres et misérables vers de terre de la boue, serions-nous par hasard si niais que nous ayons besoin d'enquêter plus encore sur cette question de possibles visiteurs extra-terrestres ?

Toutes les données que nous possédons ne seraient-elles pas plus que suffisantes ?

Serions-nous, pour notre malheur, si obtus, si lents et balourds que nous ne puissions comprendre que depuis les temps antiques des gens d'autres mondes nous ont toujours rendu visite ?

Ils nous évitent ? Ils nous fuient ? Ils ne sortent pas à la lumière du jour ? Ne ferions-nous pas de même, par hasard, devant une tribu de cannibales ?

Les gens des autres mondes savent très bien que, précisément, nous ne sommes pas de douces brebis, et ils préfèrent, avant de tomber entre nos félines griffes fratricides, disparaître furtivement dans le ciel étoilé.

Que feraient les grandes puissances avec ce type de vaisseaux cosmiques ? Il n'est pas difficile de le deviner.

Comme ces "soucoupes volantes" chargées de bombes atomiques se révèleraient épouvantables !

Se retrouver en prison ; sans aucun motif, comme cela ; ou se convertir en cobaye dans un laboratoire à fin d'expériences pour qu'on vous enlève des glandes ou qu'on vous injecte diverses substances, dans le but de connaître vos réactions, n'a certes rien d'agréable. N'est-ce pas ? Les visiteurs extra-terrestres, c'est évident, ne veulent pas subir pareil sort, raison pour laquelle ils préfèrent nous éviter, ne pas faire attention à nous.

Ceci ne signifie pas que les gens des autres mondes ne puissent pas se défendre ; il est clair que s'ils ont déjà conquis l'espace, ils doivent également posséder des armes formidables ; mais ils ne sont pas des assassins et il vaut mieux, de toute évidence, éviter les problèmes.

Et quand à nous ? Quand serons-nous capables de rendre des visites à nos amis extra-terrestres ?

Certains spéculateurs romantiques des XVIIIème et XIXème siècles envisageaient la possibilité de voyager jusqu'à la Lune poussés par des ailes ou au moyen de ballons aérostatiques.

De telles fantaisies disparurent évidemment du milieu intellectuel quand on découvrit la limite de notre atmosphère planétaire.

Les moyens scientifiques du voyage spatial défini revécurent avec les oeuvres merveilleuses de Konstantin Eduardovitch Tsiolkovski dans lesquelles sont mentionnées les fusées cosmiques.

En 1920, le savant en question prédit que dans un futur assez proche, les ondes courtes des radios pénètreraient dans notre atmosphère et se convertiraient en le moyen de communication stellaire principal. Cette prophétie est en train de s'accomplir ; les scientifiques modernes, malheureusement, ne sont pas encore capables d'interpréter les messages cosmiques.

Tsiolkovski croit que sur une planète au moins, située à un endroit quelconque, les êtres humains ont déjà atteint une technologie qui leur permet de vaincre la force de gravité et de coloniser l'Univers.

Il est évident que nous autres, les gnostiques, nous allons beaucoup plus loin. Nous savons très bien, par expérience mystique directe, que toute humanité inoffensive de l'espace cosmique infini peut s'offrir le luxe de voyager vers d'autres mondes habités.

On parle beaucoup en ces temps modernes de la possibilité de voyages dans des systèmes solaires, et même de fantastiques fusées propulsées par l'énergie atomique et guidées par la pression de la lumière. Il existe actuellement de très belles théories spatiales, aussi bien les russes que les nord-américains luttent consciencieusement pour la conquête de l'espace.

Il est malheureusement évident que pour arriver à n'importe quelle étoile semblable au Soleil qui nous éclaire, à l'intérieur d'une période de temps bien humain, il est nécessaire de rompre tout d'abord la barrière de la vitesse de la lumière.

Dans cette barrière existe le monde tridimensionnel ; la rompre, la transcender équivaut de ce fait à pénétrer réellement dans la quatrième dimension ; cette dernière, en soi, est le temps.

La conquête suprême de l'espace étoilé est impossible si le temps n'a pas été conquis auparavant.

Sans doute, nous affirmons radicalement que la conquête du temps est impossible tant que nous restons enfermés dans ce monde tridimensionnel de la vie, déterminé par la vitesse de la lumière.

Dans la quatrième dimension, il est évident que nous pouvons voyager dans le temps, nous submerger dans le lointain passé, ou nous projeter dans le lointain futur ; rappelons-nous que le temps est rond.

Si un vaisseau cosmique décollait de notre monde affligé à une vitesse supérieure à celle de la lumière vers quelque mystérieux soleil resplendissant situé quelque part, à l'incommensurable distance de 137 années-lumières, il est certain, manifeste, qu'en revenant à cette vallée de larmes, tout en conservant pendant tout le trajet la même vitesse, son équipage devrait passer par une terrible confusion en retrouvant notre Terre avancée de 274 ans dans le temps.

Cependant, quelle est la fusée cosmique capable, en vérité, de voyager à une vitesse supérieure à celle de la lumière ?

Il est certain que le fameux système de fusées, s'il peut vraiment nous emmener jusqu'à la Lune avec quelques difficultés et éventuellement jusqu'à Mars, se révèle au fond complètement absurde pour la conquête de l'espace infini.

Purcell, éminent homme de science, analysa sérieusement la quantité d'énergie indispensable pour réaliser un hypothétique voyage sidéral aller-retour à n'importe quelle rutilante étoile qui se trouverait située à quelques 12 années-lumière, avec la particularité spécifique d'atteindre à mi-chemin - tant à l'aller qu'au retour - une vitesse maximum de 99% de la vitesse de la lumière (nos chers lecteurs ne doivent pas oublier que la lumière voyage à la vitesse non négligeable de 300 000 km/seconde).

Reste encore la question du combustible. Il ne fait aucun doute que la fusion de la bombe à hydrogène dans laquelle les isotopes de cet élément, tels le tritium et le deutérium qui se combinent savamment pour former l'hélium, est certainement la source d'énergie la mieux appropriée disponible actuellement.

Pensons un moment, cher lecteur, à la terrible efficacité de cette fusion extraordinaire qui fait resplendir le Soleil. Il est clair que dans cette formidable réaction, 4 noyaux d'hydrogène se transforment dans une chaleur superlative et une puissante pression pour former un noyau d'hélium.

La merveilleuse énergie de cohésion qui maintient le noyau d'hélium totalement uni est sans aucun doute légèrement inférieure à celle des noyaux d'hydrogène originaux. On nous a dit qu'après la réaction, il y a un résidu qui agit sous forme d'énergie libre dans son mouvement.

Il est certain, évident, pathétique, que ce type spécial d'énergie libérée est imposant, terrible, car, selon l'équation d'Einstein : l'énergie divisée par la masse est égale au carré de la vitesse de la lumière (E = mc2). La valeur "E" a, c'est clair, de gigantesques proportions.

Purcell suppose très justement qu'avec ce type de fusion solaire, on aurait besoin de rien de moins que de 16 000 millions de tonnes d'hydrogène pour mouvoir son vaisseau sidéral dans l'hypothétique voyage.

Il est clair que pour ce voyage à 12 années-lumière, ce véhicule cosmique aurait un poids approximatif de 100 tonnes.

Il est logique que ce vaisseau cosmique devrait être accéléré au décollage, arrêté à l'atterrissage, accéléré à nouveau pour commencer le retour à la Terre et finalement, être encore retenu à l'atterrissage en ce monde. Toutes ces manoeuvres impliquent une terrible consommation de milliers de millions de tonnes de combustible. Quelle fusée serait capable de transporter semblable chargement ?

Il nous resterait encore le recours d'obtenir de l'énergie en combinant intelligemment la matière et l'anti-matière. Il est démontré à satiété que si deux de ces substances contraires font contact direct, elles se détruisent mutuellement en libérant de l'énergie sous forme de rayons gamma.

Nous devons reconnaître, au nom de la vérité, que c'est certes l'unique processus connu par lequel matière comme anti-matière peuvent se transformer en énergie. Les fameux rayons gamma qui se trouvent effectivement à l'extrême de l'onde courte dans le spectre électromagnétique, pourraient évidemment propulser un vaisseau cosmique dans des conditions identiques à celles de la pression de la lumière.

A chaque particule atomique correspond, de fait et de droit propre, une anti-particule. Il est facile de comprendre que l'anti-particule est le reflet de son original. Il est évident que si ce dernier en soi est chargé négativement comme l'électron, sa particule s'avèrera indubitablement positive. Ce problème d'engendrer de l'énergie pour lancer un vaisseau cosmique apparemment résolu, l'hypothétique voyage de Purcell n'en est pas expliqué pour autant.

On aurait rapidement besoin pour ce voyage de 406 400 tonnes de combustible également réparties entre matière et anti-matière. Est-ce qu'un navire de 100 tonnes pourrait par hasard charger une telle quantité de combustible ?

Et, nous devons le répéter car il ne s'agit pas de l'oublier, que nous parlons d'un hypothétique voyage à 12 années-lumière seulement. Quel serait le problème de combustible si le supposé vaisseau devait se transporter à 50 ou 500 années-lumière ?

Ceci, naturellement, est un problème sans solution ; si nous voulons réellement conquérir l'espace, nous devons envisager la question sous un autre angle. Nous avons besoin d'une authentique révolution scientifique : il est urgent d'apprendre à utiliser l'énergie solaire. Marconi disait à juste titre : "Où un rayon de soleil arrive, l'homme peut arriver".

Energie solaire et quatrième dimension seront les deux fondements de la future humanité. Il est nécessaire de tracer la quatrième verticale, et ceci n'est possible qu'en étudiant l'atome à fond. Quand la quatrième coordonnée sera tracée, il sera alors possible d'élaborer une nouvelle géométrie de type tétradimensionnelle. Il est facile de comprendre qu'on peut créer, sur ce fondement vivant, une physique révolutionnaire à 4 dimensions.

La physique actuelle se montre régressive, retardataire, réactionnaire ; elle ne sert à rien pour la conquête de l'espace, elle est obsolète, désuète. Nous pourrons, quand nous aurons une physique révolutionnaire tétradimensionnelle, fabriquer des vaisseaux cosmiques capables de traverser instantanément la barrière de la vitesse de la lumière.

De tels vaisseaux cosmiques voyageraient dans le temps à des vitesses des millions de fois supérieures à la vitesse de la lumière.

Cette sorte de navires poussés par l'énergie solaire n'auraient pas à charger de combustibles d'aucune espèce et voyageraient librement dans l'espace infini. Le monde tridimensionnel n'est pas tout, ce n'est certes rien de plus qu'une feuille de l'arbre de la vie ; pensons à la quatrième dimension. Nous allons révolutionner la science. Nous parvenons déjà à traverser la barrière du son avec des avions et des capsules ultrasoniques, mais nous n'avons pas encore pu outrepasser la barrière de la vitesse de la lumière.

RT03 La Conscience

Quand me parviennent ces souvenirs, effluves ardentes d'avril et d'aurore, quand je sens, à vrai dire, cette fraîche rosée de gouttes de ciel, je souffre pour tous ces millions d'êtres humains qui dorment et pleurent.

J'ai éveillé la conscience, je suis parvenu à l'illumination. Où allais-je, endormi, par le rude rocher découpé à ras ? Je regardai attentivement le firmament et il était très haut ; la cime terrible avec son vertige m'attira ; je tournai le visage vers la profondeur traversée, je vis la terre et elle était très en bas.

L'oiseau Phénix au vol rapide me toucha de ses ailes à la blancheur immaculée et alors, rempli de ferveur, je priai en sachant que le parfum de la prière arrive jusqu'à Dieu.

J'implorai pour les endormis, pour ces sincères qui se trompent, qui rêvent qu'ils sont éveillés, pour ceux qui ont échoué et supposent aller très bien.

Le Sage rêve de la splendide rose du pré magique qui entrouvre ses délicieux pétales à l'étoile vespérale de l'amour.

Le barde chevelu rêve du timide ruisseau chantant qui descend de la montagne, égoutté, fondu en argent, le tout transformé en un filigrane qui court et qui passe.

L'infortunée mère rêve au fils qu'elle a perdu à la guerre et ne conçoit aucun sort plus dur ; elle pleure au pied de son portrait le bonheur brisé, et le rayon joue avec la torture et allume même un arc-en-ciel dans chaque goutte.

Faust rêve à sa Marguerite au blanc visage tranquille sous le dais exquis de sa blonde chevelure qui, telle une cascade d'or, retombe sur ses épaules d'albâtre. Quel abîme si profond dans sa pupille, perfide et bleutée comme l'onde !

Entre les griffes effrayantes de la douleur, le pauvre animal intellectuel rêve qu'il est Brutus, déchiquetant le coeur de César en mille morceaux ; Spartacus le terrible, dévastant la campagne ; Ulysse dans son palais d'Ithaque, tuant dans sa fureur les prétendants de son épouse ; Tell rejetant l'embarcation de son pied ; Cléopâtre séduisant Marc-Antoine ; Cromwell devant le supplice d'un monarque ; Mirabeau dans le Tabor des nations ; Bolivar et cinq peuples libérés ; Morelos sur les champs de bataille.

L'amoureux rêve à l'étoile d'Orient qui s'élève resplendissante, au rendez-vous tant espéré, au livre qu'elle tient dans ses mains, à sa fenêtre romantique.

L'époux offensé rêve à l'obscure altercation et à l'âpre rébellion, il souffre l'indicible et en meurt même dans le cauchemar.

Le luxurieux rêve de l'impudique nudité de la diablesse qui se love tel un porc dans la fange de l'immondice.

L'enivré rêve qu'il est riche, jeune, vaillant chevalier de grand renom, courageux dans la bataille.

Amado Nuevo rêve à l'aimée immobile et Victor Hugo aux "Misérables".

Cette vie de type lunaire n'est qu'un tissu de rêves.

Ils ne se trompèrent pas, les antiques sages de la terre sacrée des Vedas, en disant que ce monde est Maya (illusion).

Ah ! si ces pauvres gens cessaient de rêver ! Comme la vie serait différente !

Les 4 Evangiles insistent sur la nécessité de réveiller la conscience, mais comme ils sont écrits en clés, personne ne les comprend.

En ces instants me viennent à la mémoire d'ineffables souvenirs.

Une de ces nuits d'automne, je parlais délicieusement avec un Adepte dans les mondes supérieurs.

Converser avec un frère majeur des dimensions supérieures dans les univers parallèles est, certes, quelque chose d'impossible pour les endormis, pour ces pauvres gens qui rêvent.

Heureusement, je suis éveillé.

Le sujet de la conversation fut varié. Le dialogue se déroula en synthèse. Litelantes écoutait et se taisait. Il est évident qu'elle aussi est éveillée et prend plaisir à m'accompagner ; c'est mon Epouse-Prêtresse.

Et cette conversation s'écoulait délicieusement, tel un fleuve d'or sous l'épaisse forêt du soleil. Le vénérable voulait une entrevue avec moi, ici, en bas dans la région tridimensionnelle.

Il fut nécessaire de définir les facteurs temps et lieux. Litelantes protesta : minuit ? si loin de notre maison, tout simplement au centre de la ville de Mexico.

Ses protestations furent inutiles. Lui et moi nous fixâmes le rendez-vous et donnâmes notre parole.

Les mois d'automne passèrent. J'attendais avec un intérêt suprême, le vieil an neuf 1968.

Cependant, tout passe ; il ne me fallut pas trop attendre et la nuit désirée arriva.

Je sortis de la maison tôt ; il fallait qu'il en soit ainsi, car cette nuit devait comporter beaucoup de visites et je devais m'avancer.

Un taxi me conduit sur la chaussée de Tlalpan jusqu'au Zocalo. Je dus descendre exactement à "20 de Novembre", à un coin de la "Plaza de la Constitucion".

Je devais payer la course. "Combien vous dois-je ?" "2 pesos, monsieur". "Voilà, payez-vous". Le chauffeur reçut l'argent sans se douter de rien - ni même de très loin - ni à propos de moi, ni à propos de mon voyage. Que peut savoir un endormi ? Le pauvre chauffeur connaissait-il mes études, par hasard ? Que pouvais-je exiger de lui ? Un rêveur de plus conduisant un taxi, voilà tout !

Et j'allai par le centre même du Zocalo et m'arrêtai devant le grand pylône de fer, lequel était la hampe de notre drapeau national, endroit exact du mystérieux rendez-vous.

Il est évident que je devais tout d'abord reconnaître le lieu, et ainsi en fut-il, mais il n'était même pas encore 10 heures du soir.

Je marchai dans l'avenue "5 de Mayo", lentement, très lentement, et j'arrivai au parc de l'Alameda.

Le gel de l'hiver qui souffle dans les montagnes où jamais ne se bercent ni nuances, ni arômes, tombait en frais torrents d'argent, recouvrant les pelouses flétries.

Je m'assis sur un banc du parc ; le froid de cette nuit d'hiver était terrible. De-ci, de-là, des enfants bien emmitouflés jouaient, joyeux ; les vieillards conversaient, austères, de choses peut-être très sérieuses et très graves, ou pour le moins, tout à fait sans importance. Les amoureux souriaient avec de lucifériens regards de feu. Les lumières aux couleurs variées resplendissaient et comme il se doit, quelques déguisements ne manquaient pas dans cet ensemble bigarré et pittoresque de Nouvel An ; des gens qui prenaient plaisir à se faire photographier entre les 4 rois mages.

Fumée qui jaillissait de la montagne, obscure nostalgie, étrange passion, soif insatiable, immortel ennui, tendre aspiration, subconscient indéfini, soif infinie de l'impossible. Voilà ce que l'humanité ressent en de tels moments.

Je me promenai à plusieurs reprises près des fontaines cristallines, contemplant de belles choses, à côté des sapins ; des ballons de couleurs, variées représentations symboliques de l'an vieux et du Nouvel An, chariots tirés par les cabris du Capricorne, etc.

Plus d'une fois, tournant lentement dans l'avenue "5 de Mayo", je m'approchais de la hampe de notre drapeau national, au centre vivant de la "Plaza de la Constitucion".

Je regardai anxieusement aux alentours ; l'endroit glorieux était relativement solitaire et, pour comble cette nuit, le drapeau de la patrie ne resplendissait pas avec son aigle de l'esprit, son serpent sacré et son figuier de Barbarie de la volonté.

Obscurs Alexandre et Spartacus ! Que vous êtes loin de comprendre tout ceci ! Vous fûtes dans les sanglants travaux de guerre semeuse de lauriers et de malheurs, des idoles d'argile qui tombèrent en morceaux sur terre.

En une sublime absorption, je scrutai mon esprit, méditant sur le mystère de la vie et de la mort.

Il ne manquait plus qu'une demi-heure pour ce rendez-vous du Mystère. Je me promenai, silencieux, bien des fois par là, entre le Zocalo et le parc de l'Alameda. Bientôt, regardant ma montre, je soupirai profondément en disant d'une voix qui m'étonna moi-même : "Enfin ! l'heure est proche".

Il était nécessaire de presser un peu le pas pour retourner de nouveau à l'endroit du rendez-vous attendu.

Les cloches de la vieille cathédrale métropolitaine résonnèrent, quand anxieux, je m'arrêtai devant la hampe du drapeau national ; il ne me manquait que 15 minutes avant minuit ; je regardai aux alentours, comme si j'enquêtais, comme si je cherchais quelque signal qui m'indiquerait la présence du Maître.

D'innombrables questions m'assaillaient : ce Gourou ne serait-il pas capable de concrétiser le rendez- vous ? L'Adepte n'avait peut-être pas passé le souvenir de ce rendez-vous à son cerveau physique ?

Finalement, ah, Dieu ! les 12 coups de cloche du Nouvel An résonnent dans les tours du temple. Je commençais à me sentir comme déçu lorsque quelque chose d'insolite se passe : je vois 3 personnes en face de moi. C'est une famille étrangère, peut-être nord-américaine, anglaise ? Je ne sais pas. Le monsieur avance seul jusqu'à moi ; je l'observe attentivement ; je connais ces traits, ce visage majestueux ; c'est le Maître. Il me félicite, m'embrasse, me souhaite un total succès pour l'année 1968 et ensuite se retire.

Je note cependant quelque chose d'étrange en lui : il est venu comme un somnambule, inconscient, comme mû par une force supérieure à lui ; ceci m'alarma et m'attrista un peu.

Est-il possible que la conscience du Maître soit éveillée dans les mondes supérieurs et endormie dans le monde physique ? Ceci est certes, étrange, énigmatique et profond.

Après la rencontre avec le Maître, je ne me sentis plus frustré et j'avais de la joie au coeur.

J'avançai heureux jusqu'à l'atrium de la cathédrale en question ; j'attendais et bientôt mon fils Osiris arriva dans sa petite voiture couleur feu ; il s'arrêta un instant pour me prendre et m'emmener à la maison.

"Le Maître a-t-il accompli son rendez-vous ?" fut sa première question et il est clair, puisque la réponse fut affirmative, qu'il en fut très content, puis il garda le silence.

Il est utile de dire qu'après cet évènement, j'eus avec le Maître une nouvelle entrevue dans les mondes supérieurs. Je le remerciai d'être venu au rendez-vous et le félicitai ; le Gourou, très joyeux, se sentit satisfait d'avoir pu conduire sa personne humaine jusqu'à l'endroit prévu.

Il est évident que le Maître en soi est ce que les hindous appellent Atman, l'Esprit Divin, fusionné avec l'Ame Spirituelle (Bouddhi).

L'Ame Humaine revêtue de sa personnalité terrestre est ce que dans l'Orient mystérieux, on dénomme sagement : Bodhisattva.

Il est facile de comprendre que cet homme qui vint à moi était le Bodhisattva du Maître.

Et il venait endormi ! Quelle douleur ! C'était un Bodhisattva tombé. Pourtant, le Maître était parvenu à le contrôler et à le conduire comme un automate, comme une marionnette, jusqu'au lieu du rendez-vous.

Il n'est en aucune manière étrange qu'un Bodhisattva (âme humaine du Maître), après être tombé, se submerge lamentablement dans le sommeil de l'inconscience.

Dans les temps antiques, à cette époque où des fleuves d'eau pure de la vie jaillissaient lait et miel, nombre de Maîtres vécurent sur la surface de la Terre. Avec le fatal évènement du Kali Yuga, l'âge noir dans lequel nous vivons malheureusement, de nombreux Bodhisattvas tombèrent, et la lyre d'Orphée tomba en morceaux sur le pavé du temple.

"La grande Divinité est tombée à la renverse. Elle repose sur un côté, le visage contre terre ; néanmoins, les hiérarchies célestes la relèvent".

 

RT04 Le Temps

Si nous observons attentivement toute chose de ce monde mayavique où nous vivons - une table, par exemple - nous découvrons avec un étonnement mystique trois aspects parfaitement définis : longueur, largeur, hauteur. Il est cependant évident que dans la table de notre exemple concret existe un quatrième facteur spécifique totalement défini : je veux me référer à l'idée du temps.

Depuis combien de temps l'humble charpentier a-t-il fabriqué cette brillante table : quelques minutes seulement ? Peut-être des heures, des mois ? Des années ?

Longueur, largeur, hauteur sont sans aucun doute possible de type cartésien, les trois aspects euclidiens de ce monde tridimensionnel dans lequel, pour le bien ou pour le mal, nous vivons ; mais il est clair qu'il serait absurde d'exclure le quatrième facteur de nos postulats. Le temps en soi, considéré comme quatrième dimension, contient intrinsèquement deux propriétés fondamentales : la temporelle et la spatiale.

Il est vrai, authentique, indubitable, que l'aspect chronométrique de la vie est en fin de compte uniquement l'instable superficie du fond spatial. Tout homme cultivé concevait - des années avant que le savant Einstein ne surprenne le monde avec la fameuse théorie de la relativité - le facteur temps comme une ligne droite ; aujourd'hui, tout intellectuel accepte que ce facteur est courbe.

Il n'en reste pas moins évident qu'en ce XXème siècle, il y a encore des gens qui gardent un esprit médiéval.

De grands intellectuels modernes, utopistes de nature, divaguent dans la jolie fantaisie d'une éternité en ligne droite, temps prolongé de manière infinie.

Le gnosticisme révolutionnaire enseigne dialectiquement que l'éternité en soi n'a rien à voir avec le concept temps.

Le mouvement gnostique international affirme instamment qu'il existe une cinquième dimension connue sous le nom solennel d'Eternité.

En accord avec la sage loi de Récurrence, tout dans la vie revient se passer comme cela se passa à l'intérieur du cercle vicieux du temps.

Certes, les temps se répètent éternellement, mais qu'on ne confonde pas le temps avec l'éternité.

A l'intérieur de l'éternel maintenant de la grande vie existe une incessante répétition d'évènements et de temps.

La courbe du temps tourne à l'intérieur du cercle parfait de l'éternité, mais il est clair que ces deux roues sont différentes.

Ce qui est au-delà des deux cercles mystérieux est la sixième dimension, et le fondement vivant de toute cosmogénèse, nous devons le chercher dans la Région Zéro inconnue.

Puisque le savant Einstein a déjà démontré mathématiquement la relativité du temps, nous pouvons appuyer l'idée que dans l'Absolu Immanifesté, le quatrième facteur de notre monde tridimensionnel n'a pas d'existence.

Avant que le coeur flamboyant du système solaire d'Ors, dans lequel nous vivons, nous nous mouvons et avons notre Etre, ne commence à palpiter intensément après le Grand Pralaya (nuit cosmique), le temps n'existait pas car il gisait endormi dans le sein profond de l'Espace Abstrait Absolu.

Si, à la fin du Mahamvantara (jour cosmique), les 7 dimensions fondamentales de l'Univers se retrouvent réduites à un simple point qui se perd comme une goutte dans le Grand Océan, il est évident que le temps cesse alors d'exister. Les mondes comme les hommes, les animaux et les plantes, naissent, grandissent, vieillissent et meurent. Tout ce qui respire sous le soleil a une période de temps définie.

L'unité de vie, pour toute créature qui vit, équivaut de fait et de droit propre à chaque palpitation de son coeur. On nous a dit, certes très sagement, que tout le ciel étoilé est un système de coeurs qui palpitent intensément. Il est évident que chaque palpitation des mondes se réalise chaque 27 000 ans.

La vie totale de tout monde qui resplendit et scintille au sein profond de l'inaltérable infini équivaut à une somme complète de 2 700 000 000 palpitations du coeur cosmique.

L'humble insecte qui vit seulement un après-midi d'été, vit en vérité autant qu'un homme ou qu'un monde mais de manière plus rapide. Il est écrit avec des braises ardentes que le nombre de palpitations cardiaques pour les bêtes, hommes et mondes est toujours le même, plus ou moins rapide ou plus ou moins lent.

Le temps est trop relatif et sur la scène du monde passent de nombreux acteurs qui portent leur propre chronomètre. Il existe, en outre, des calculs secrets et un temps ésotérique, et ceci tout Adepte le sait.

 

RT05 Darol Froman

Les sobres raisonnements mathématiques de Purcell disqualifiant le système des fusées cosmiques et les fameux voyages sidéraux vers d'autres univers solaires, ne découragèrent évidemment pas tout le monde. Au contraire, et bien que cela paraisse incroyable, ils stimulèrent même cette idée saugrenue et fantastique qu'à une date pas trop lointaine vraisemblablement, les hommes de science pourraient propulser la Terre à leur caprice, la sortir de son orbite pour la transporter à un autre endroit de la galaxie.

Cette suggestion insensée fut proposée par Darol Froman, ex-directeur technique du "Los Alamos Scientific Laboratory" au Nouveau Mexique. L'énergie fondamentale, pour donner forme concrète à ce monstrueux projet ténébreux, pourrait s'obtenir par des réactions de fusion en utilisant les eaux des mers comme combustible.

Il est cependant notoire et évident que l'apport maritime de deutérium, forme lourde de l'hydrogène qu'on utilise malheureusement et sinistrement dans la bombe H, se révèle tout à fait insuffisant pour propulser la planète Terre à de grandes distances. Cependant, selon l'homme de science déjà cité, on pourrait résoudre ce problème aigu en utilisant la réaction qui a lieu dans le Soleil (en combinant 4 noyaux d'hydrogène pour former un noyau d'hélium). Ce procédé scientifique suggéré par Froman pour propulser cette terre d'amertumes pourrait fonctionner correctement pendant 8 000 millions d'années, temps bien suffisant pour abandonner le système d'Ors et arriver à d'autres systèmes solaires situés à quelques 1 300 années-lumière.

"Pour beaucoup d'entre nous", dit Froman, "le vaisseau spatial le plus commode jamais imaginé, serait la Terre elle-même. De sorte que, si la position actuelle ne nous satisfait pas pour telle ou telle autre raison, nous nous transporterons à un autre endroit, avec la Terre et tout (ce qui s'y trouve). Nous n'aurions pas à nous préoccuper des pénalités usuelles des voyages spatiaux. Par exemple, le problème des radiations disparaîtrait grâce à l'atmosphère et parce que nous voyagerions à faible vitesse. Vous pouvez voir la tranquillité et le confort de ce mode de voyage sur la diapositive suivante".

Quelques commentateurs racontent qu'en disant cela, il se donna le luxe de projeter sur un écran devant son auditoire, la scène délicieuse de quelques jeunes filles jouant au golf dans un très bel endroit.

Jouer au ballon ou faire une partie de golf ? Ceci n'a rien de mauvais ! Mais vouloir jouer avec les mondes, oui, voilà qui était une plaisanterie de très mauvais goût. Et si cela échappait aux mains des hommes de science ?

Et si les hommes de science avaient la main lourde ? Si, par manque de précaution, ils altéraient la rotation normale du globe terrestre, alors, qu'arriverait-il ? Quel serait le résultat ?

Avez-vous déjà oublié le cataclysme de l'Atlantide ? La verticalisation de l'axe terrestre provoqua alors la submersion de ce vieux continent.

Darol Froman ne sait rien des Lois Cosmiques ; il est évident qu'il les ignore radicalement. Que peuvent savoir les gens de la psychologie tridimensionnelle, des Fohats et de leurs Lois ? Que les Fohats ont établi des lois inviolables ? C'est indiscutable. Mais croyez-vous, par hasard, que des hommes comme Froman acceptent nos énoncés de bonne grâce ?

Il est évident, certain, patent, manifeste, que chaque monde de l'espace infini contient en lui-même son propre Fohat directeur, intelligent et conscient.

Qu'est-ce que connaît Froman aux 48 lois ? A-t-il étudié un jour quelque chose des 24 ou 12 ou 6 ordonnances ? Darol Froman voulant violer, à son caprice, les lois cosmiques de notre Fohat planétaire ! Auriez-vous déjà entendu chose plus absurde ?

Des millions, des billions de mondes sont produits dans chaque Mahamvantara (Jour Cosmique) et chaque unité planétaire a, de bon droit, son propre Fohat Auto-Conscient Omniprésent et Omniscient.

En vérité, ce n'est pas une entreprise facile que celle d'essayer de déplacer le Fohat contenu à l'intérieur de notre organisme planétaire.

Si les acolytes de Froman essayaient effectivement de cristalliser ce monstrueux projet, le résultat serait une épouvantable catastrophe planétaire.